Un sculpteur qui ne va pas au bout des choses
- 14 July 2020
Aujourd’hui nous allons parler sculpture avec l’œuvre du réputé Michel Ange : le Tombeau de Jules II. C’est vers l’an 1500 que l'artiste Michel-Ange travaille à Rome sur un projet grandiose. C'est le Pape Jules II en personne qui lui a confié la réalisation de son tombeau. Le Pape, voyant les choses en grand, avait prévu des dizaines de sculptures pour ce projet. Mais, à sa mort, le projet est loin d’être achevé et ses successeurs s’empressent de revoir le projet à la baisse. C’est ainsi que Michel-Ange se retrouve avec des statues commencées sur les bras. En particulier, les six esclaves destinés à orner le bas du tombeau : certains sont à peine ébauchés dans le bloc de marbre. Le sculpteur se retrouve devant un choix cornélien, doit-il les terminer ou les laisser telles quelles ? Eh bien figurez-vous que Michel-Ange décide de les laisser inachevés. Mais pour les experts, cet aspect non terminé (appelé non finito) ne serait pas seulement lié à l’annulation du projet. Ce serait même en partie volontaire ! Dans l’esprit de l’artiste, ces esclaves sont une métaphore : ils symboliseraient l’âme humaine enchaînée à son enveloppe corporelle… Exactement comme un personnage sculpté qui tenterait de s’extraire de son bloc de marbre. D’autres voudraient que l’inachèvement des esclaves soit la preuve du perfectionnisme de Michel-Ange. L’esclave rebelle a le visage barré par une veine de marbre plus sombre, et L’esclave mourant, lui, n’a presque pas assez de pierre pour poser son pied droit. Des défauts inconcevables pour un artiste de génie comme Michel-Ange… et une bonne raison de laisser tomber ces œuvres sans les terminer ! A la semaine prochaine pour un nouveau fait insolite sur vos oeuvres préférées.