Retour de la femme mystère dans l’atelier du peintre.
- 23 June 2020
Peint en 1855, "l’Atelier du peintre" est un condensé de l’art de Courbet, chef de file du mouvement réaliste et probablement l'un des peintres français les plus talentueux du XIXème siècle. Cette huile sur toile aux dimensions titanesques (361 x 598 cm) sous-titrée “Allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique’’ constitue une réelle galerie de portraits où figurent 31 personnages. La scène se passe dans l'atelier de Courbet à Paris. Au centre, le peintre, son modèle, et les souvenirs épars de son passé. Tout autour on reconnaît le profil barbu du mécène Alfred Bruyas, le philosophe Proudhon, le critique Champfleury ou encore le poète Baudelaire en train de lire. Mais saviez-vous que dans son œuvre Gustave Courbet avait initialement peint aux côtés de Baudelaire sa maîtresse de l’époque ? Qu'il l'avait ensuite recouverte de peinture et que le temps et l'usure signent son grand retour ? C’est après une violente dispute avec son amante que Baudelaire demanda à Courbet d’effacer cette dernière du tableau. Pour ce faire, Courbet recouvrit subtilement la jeune femme de peinture. Mais c’était sans compter sur l’usure du temps, qui au fil des années fit apparaitre la silhouette de cette maitresse oubliée. Altéré par ses nombreux déplacements, le tableau fut restauré au musée d’Orsay où il est actuellement conservé dans la salle dite des grands formats. Grâce à une radiographie du tableau réalisée en 1977, les restaurateurs disposèrent d'une infinité de données sur la structure de la toile et les rayons X dévoilèrent la silhouette fantomatique de la maîtresse de Baudelaire effacée par Courbet. Conservée au Musée d’Orsay, la toile de plus de 160 ans s’altère sous nos yeux révélant tous ses secrets cachés et suggérant une réalité où la querelle de Baudelaire et son amante n’a guère eu lieu. À la semaine prochaine pour un nouveau fait insolite sur vos œuvres préférées.