L’art comme arme de paix
- 21 July 2020
Guernica est sans conteste une des œuvres les plus connues au monde et l'un des plus célèbres tableaux du peintre espagnol Pablo Picasso. Peinte en 1937 dans un contexte de guerre, cette toile monumentale constitue une réponse du peintre à l’un des massacres les plus sinistrement connus de notre histoire moderne. Suite au bombardement de la petite ville de Guernica au Pays Basque par les forces nazies et franquistes, Picasso prend les pinceaux comme certains prendraient les armes. Il répond par l'offensive à l'opération Rugen et affirme son statut de résistant. Des années plus tard, interrogé par un ambassadeur du régime nazi lui demandant, devant une photographie de l'oeuvre, si l’en était l’auteur, Picasso aurait rétorqué : NON, c’est VOUS ! faisant allusion à l'auteur du bombardement. Pour Picasso, l’art devient une arme pour la paix : « La peinture n'est pas faite pour décorer les appartements. C'est un instrument de guerre offensive et défensive contre l'ennemi ». C’est suite à ces événements que Picasso perçoit enfin la portée politique de l’art. Grâce à Guernica, ses paroles prennent tout leur sens et la résistance à la guerre et la lutte pour la paix se dotent d’un magnifique médium. Guernica devient alors un symbole universel reconnu au point qu’une reproduction de l’œuvre orne les murs du siège du Conseil de sécurité de l’ONU. Guernica se démarque de toutes les autres œuvres de Picasso. D'abord par ses dimensions gigantesques mais aussi car c’est la seule œuvre où le peintre n’utilise que le noir et le blanc à l’inverse de ses autres toiles très colorées. Cette différence s’explique par le fait que le peintre voulait être fidèle au style de la photographie de guerre. Ici, Picasso n’a pas voulu créer, inventer ou fabuler, il a représenté la scène aussi historiquement véridique que les photographies de Robert Capa. Bien que Guernica ait une immense portée historique et est représentative du symbole antiguerre, elle n’est que la première toile engagée de Picasso, il y a eu notamment plus tard « La colombe de la paix » exposée au musée d'Art moderne de Paris