Un SAV artistique
- 2 June 2020
En 1938, le gardien du Musée du Luxembourg surprend un drôle d'individu en train de griffonner sur une peinture de Pierre Bonnard récemment acquise par la Ville de Paris. Pris en flagrant délit, l’individu n'a d'autre choix que de révéler son identité, et c'est avec stupéfaction que ledit gardien découvre qu'il s'agit en réalité du célèbre peintre, auteur de la toile, qui souhaitait rectifier une nuance de vert sur un feuillage. Pierre Bonnard avait cette drôle d’habitude : une fois que ses toiles étaient achetées par des particuliers ou exposées dans des musées, il prenait la liberté de les retoucher, pinceau à la main ! Un service après-vente en quelque sorte… Son perfectionnisme l'amena même à demander à son neveu Charles Terrasse - la veille de sa mort - de rectifier le vert en bas à gauche de sa dernière toile '' L’amandier en fleur '' (en photo) en y ajoutant un peu de jaune. Ce dernier s'exécuta effaçant au passage une partie de la signature du célèbre peintre. Cette manie qu'avait Bonnard de tout retoucher fut à l’origine du terme « bonnardiser » qui signifie retoucher une œuvre d’art que l’on a créée, y compris à l’insu de ses nouveaux propriétaires. À la semaine prochaine !